« Quand l’Europe ouvre la bouche, c’est pour bailler » disait F. Mitterand en 1977. L’Europe est en crise, l’Europe ne fait plus rêver. Et pourtant … c’est la première puissance du monde dans bien des domaines. Il est temps de rappeler quelques vérités, en repérant tout d’abord les étapes de l’intégration européenne, puis en analysant les avantages mais aussi les contraintes et donc les limites d’un marché unique et d’une monnaie unique
Les notions du thème à connaître : marché unique, Euro, Banque Centrale, politique de la concurrence, politique conjoncturelle d’où politique budgétaire et politique monétaire, choc asymétrique, politique monétaire conventionnelle et non conventionnelle
I. Un grand marché intérieur qui permet une intégration plus étroite
A. Retour sur la construction du marché intérieur et la monnaie unique
Voici quelques repères ci-dessous:
Historiquement on cite souvent Victor Hugo qui a évoqué les États-Unis d’Europe en 1849 en tant que président au Congrès de la Paix. Cette expression fut souvent évoquée par l’homme politique français, prix Nobel de la paix, Aristide Briand. N’oublions pas Winston Churchill qui a également évoqué à plusieurs reprises l’envie de voir apparaître les États-Unis d’Europe.Mais l’institution qui est l’origine de l’Union Européenne d’aujourd’hui c’est la Communauté Économique du Charbon et
de l’Acier qui est issue de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950.
Question: quel est l’objectif visé par Robert Schuman et quelle est la méthode préconisée?
A la sortie de la guerre, la deuxième Der des der 😭, il est indispensable de relier pacifiquement les nations pour ne plus laisser le nationalisme exacerber des rancœurs. L’ Europe serait un exemple pacifique qui pourrait alors servir de modèle. Pour construire cette Europe, R. Schuman préconise de construire une Union économique autour d’une Haute Autorité du charbon et de l’acier, chargée d’organiser les échanges entre la France et l’Allemagne et le développement de ces deux matières premières essentielles en 1950.
Parmi les autres politiques qui ont construit l’Europe, commençons par citer le deuxième français Jean Monnet. Il est responsable à l’époque de la planification de l’économie française. Il élabore le projet de mise en commun du charbon et de l’acier entre l’Allemagne et la France. Un autre personnage important, Konrad Adenauer, chancelier de l’Allemagne à l’époque, signe avec R. Schuman le traité instituant la Haute Autorité de l’acier et du charbon. Alcide. L’italien, De Gaspéri, président du Conseil, rêve d’une fédération européenne et soutient le projet de Robert Schuman. Enfin, le Belge Paul-Henri Spaak, haut diplomate et fervent défendeur d’une Europe unie.
Le saviez-vous?
Europe et la mythologie crétoise
Dans la mythologie crétoise Europe, en grec, Eurṓpē, est une princesse, fille d’Agénor, roi de Phénicie qui représente à peu près le Liban d’aujourd’hui. Europe a été enlevé par Zeus qui s’est métamorphosé en un taureau blanc pour l’emporter en Crête. Ainsi Europe quitte l’Asie mineure pour un autre continent. C’est ainsi que certains auteurs attribuèrent à la Grèce, puis plus largement à l’ensemble des terres situées à l’ Ouest, le terme de Europe.
La construction de l’Union européenne relève d’un processus d’intégration. Ainsi, chaque pas en avant vers l’intégration incite à franchir le pas suivant.
Reprenons tout d’abord les grandes dates de la construction du Marché commun :
En 1957 c’est le traité de Rome qui instaure des relations étroites entre 6 (Benelux, Italie, France, Allemagne) pays européens dans la Communauté Économique Européenne . Le but est d’aboutir à un Marché commun c’est à dire une union douanière ainsi que la libre circulation des facteurs de production autrement dit, les travailleurs et les capitaux.
En 1968 l’Union douanière est achevée mais il existe de nombreuses barrières non tarifaires
qui limitent sa portée. En 1986, à l’initiative de Jacques Delors le processus d’intégration est relancé avec l’ Acte unique qui a pour objectif l’achèvement du marché intérieur en 1992. Il implique la mise en place des « 4 libertés » qui seront effectives le premier janvier 1993
. libre circulation des biens
. libre circulation des services
. libre circulation des personnes
. libre circulation des capitaux
En 1990 est signée la Convention de Schengen qui rentre en application en 1995. L’ Espace Schengen permet l’abolition des contrôles aux frontières.
Reprenons maintenant quelques dates fondamentales Vers la mise en place de politiques communes
Dans le domaine agricole, les membres de la communauté mettent en place la Politique Agricole Commune (PAC) qui a connu depuis de nombreuses réformes. Elle est appliquée dès 1962. Objectifs : le contrôle des prix et les subventions. Résultats : une très forte productivité agricole mais un budget européen pour l’agriculture très élevé. De plus, on a mis en place une agriculture intensive, peu respectueuse de l’environnement, d’où de nouvelles orientations vers une agriculture plus propre. En 1979, l’Europe devient plus démocratique avec le Parlement Européen. Son rôle, au préalable essentiellement consultatif, évolue de plus en plus vers la législation.
En 1997, le traité d’Amsterdam institue le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC)
Le Traité sur l’Union Européenne tel qu’il est appliqué actuellement a été signé le premier décembre 2009 avec le Traité de Lisbonne.
Enfin intéressons nous à la monnaie unique: l’Euro
En 1979 le Système Monétaire Européen est adopté. Les pays membres se dotent d’un système monétaire commun avec l’existence de l’European Currency Unit, ECU, qui correspond à la valeur moyenne d’un panier de monnaie des pays de la CEE. Chaque pays se doit de mettre en place des politiques monétaires, pour que la valeur de sa monnaie respecte les marges de fluctuation autour de la monnaie pivot qui est l’Ecu..
En 1988, au sommet de Hanovre, le conseil européen met en place le comité de pilotage présidé par J. Delors, pour lancer l’Union Économique et Monétaire. Avec le Traité de Maastricht de 1992 rentré en vigueur en 1993, nous assistons à la naissance de l’Union économique et monétaire. Elle prendre corps en 1999 après l’adoption de l’ Euro sur les marchés financiers sous la responsabilité de la Banque Centrale Européenne. Les pièces et les billets seront introduits le premier janvier 2002.

Vers une Europe qui regroupe plus de pays
Après plusieurs phases d’
élargissement, avec le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni en
1973, la Grèce en
1981, puis .l’Espagne et le Portugal en
1986 nous réunissions 17 pays.10 pays sont entrée dans l’Union en
2004 et le dernier arrivée la Croatie en
2013. Nous formions l’Union Européenne regroupant 28 pays. Depuis le Brexit et la sortie effective du Royaume-Uni le 31 janvier
2020, nous sommes maintenant 27 pays et 450 millions d’habitants environ.
B. Les avantages attendus du marché unique
Comme nous l’avons vu, le marché unique ou marché intérieur applique au sein de l’Europe le principe des «4 libertés» . Il y a libre circulation des biens, services, personnes et capitaux.
Tout d’abord rappelons que la marche en avant de l’Europe répond avant tout à un objectif politique, assurer la paix grâce à une mise en commun des économies.
L’analyse économique, à proprement parler, repose sur les théories traditionnelles des gains à l’échange et de l’allocation optimale des facteurs.Cet espace sans frontière permet plus de concurrences sur les biens, services, ce qui permettrait, selon les principes libéraux, d’obtenir l’optimum en quantité et en prix. Cela profite aux consommateurs grâce aux baisses des prix. Cela libère du pouvoir d’achat qui peut être investi dans d’autres secteurs d’ où des créations d’emplois. D’autre part le consommateur va pouvoir étendre ses choix de consommation, la gamme de produits proposés va s’étendre
Il s’agit d’un marché de 450 millions de personnes ce qui permet :
– Un volume de production élevé. Cela permet ainsi de réaliser des économies d’échelle et donc amène les entreprises européennes à être plus compétitives.
– La spécialisation des acteurs économiques leur permet de réaliser des gains de productivité, comme le disait déjà A. Smith.
– Un grand marché peut permettre des coûts de recherche et développement plus conséquents ce qui favorise l’innovation européenne et la compétitivité hors-prix.
– La libre circulation des facteurs de production permet une allocation optimale des facteurs de production qui profite à la dynamique économique européenne.
Analysons maintenant les politiques économiques européennes. Nous allons nous pencher sur une politique structurelle, la politique de la concurrence puis les deux politiques conjoncturelles, la politique budgétaire et monétaire.
II. Une Europe de la concurrence
Beaucoup critiquent, la politique de la concurrence menée par l’Europe qui accroit la concurrence entre les offreurs des pays de l’Union. Sans taxes douanières, et avec des coûts de transport relativement faibles, les agriculteurs, les artisans, les industriels, les commerçants, les vendeurs de services, sont tous en concurrence les uns avec les autres. C’est un pas de plus vers cette référence de la Concurrence Pure et Parfaite, penser par les Néoclassiques. En effet, depuis 1957, les traités ambitionnent d’établir une Europe de la concurrence ‘libre, loyal et non faussée’. Revenons alors sur les modalités de la mise en place avant d’avoir un regard critique.
Rappelons en premier lieu que le droit européen de la concurrence est régi par le
titre VII du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne. Il s’applique à toutes les entreprises publiques et privées mais exclut les services publics non marchands comme l’éducation et le secteur de la santé. Alors même que nous avons vu en
première les avantages que pouvaient représenter les monopoles publics, la Commission européenne a décidé, de les remettre en cause, dans tous les pays de l’Union. Cela explique par exemple aujourd’hui la possibilité de se faire livrer en France de l’électricité par plusieurs opérateurs en concurrence, Engie, Total Energie, ENI, … De même la SNCF, est en concurrence sur plusieurs tronçons avec d’autres transporteurs privés. Et puis, comme tu le sais, la téléphonie est ouvert depuis à de nombreux opérateurs, Bouygues, Free, Orange, SFR, … En pratique, les pays de l’Union ont ouvert quatre fronts permettant de se diriger vers cette concurrence libre, loyale et non faussée ; la lutte contre les ententes illicites, la lutte contre les abus de position dominante, la régulations des opérations de fusions-acquisitions, et les aides de l’État qui ne doivent pas fausser le marché. Ainsi, comme tu le comprends le marché concurrentiel nécessite des règles, un contrôle et des sanctions mises en place par différentes institutions européennes. Au dessus de tous, c’est la Commission européenne et plus précisément la Direction Générale de la Concurrence qui possède la compétence exclusive mais elle est assistée par les autorités nationales qui appliquent le droit européen dans chaque État membre. Si tu veux en savoir plus, regarde
ICI.
Cette Europe de la concurrence procure à tous les avantages attendus de la concurrence que nous avons déjà évoqué ci-dessus. Des prix qui ont tendance à baisser et donc cela permet un meilleur pouvoir d’achat des ménages qui peuvent donc augmenter leurs consommations dans d’autres domaines. A terme cela a des répercussions positives sur les emplois. Par ailleurs, une transparence de l’information, nous permet de choisir les produits de meilleurs qualités. Mais ce paradigme de la concurrence alimente aussi de nombreuses critiques.
En premier lieu, la concurrence exacerbée entre tous les producteurs marchands et tous les travailleurs, produit une compétition implacable qui détruit les emplois de toutes les entreprises obsolètes qui ne sont plus capables d’affronter la concurrence. C’est la fameuse destruction-créatrice de Schumpeter. D’autre part, de nombreuses entreprises et parmi eux les agriculteurs par exemple, dénoncent une concurrence qui ne serait pas loyale puisque les normes sanitaires, sécuritaires, de protection sanitaire sont plus faibles dans certains pays de l’Union européenne.
Enfin, la politique de la concurrence s’oppose à la politique industrielle qui vise à améliorer la puissance et la compétitivité des entreprises. En effet, laisser des entreprises géantes fusionner, permet les gains substantielles qui permettent l’innovation. Sur le marché mondial cela semble indispensable pour rivaliser avec les mastodontes chinois, japonais, états-uniens.En 2019, par exemple, la Commission européenne a refusé au nom de la politique de la concurrence la fusion Alstom-Siemens. Ce mariage entre, Alstom le géant français de la construction ferroviaire notamment et Siemens la multinationale allemande qui fournit entre autre des moteurs, générateurs, composants électriques, auraient été de bonne augure sur le marché mondial. Mais au niveau européen, la concentration était considérée comme non acceptable. Si tu veux savoir comment on calcule techniquement la concentration c’est
ICI.
Alors que la politique de la concurrence est une politique économique de moyen terme et long terme visant à modifier les structures de l’Union européenne, il existe également deux politiques économiques de cours terme, les politiques conjoncturelles budgétaires et monétaires. La policy-mix c’est la combinaison de la politique budgétaire et monétaire permettant de réguler l’économie à court terme pour s’approcher de l’idéal du
carré magique . Posons un regard lucide sur le manque de moyen de la politique budgétaire européenne avant de nous concentrer sur la politique monétaire européenne.
III. Des politiques budgétaires nationales dans la zone euro
Le budget européen est faible et n’a pas pour vocation de relancer l’économie en cas de récession. Actuellement, le budget européen de l’Union européenne peut-être estimé à 140 milliards € donc 182 milliards de dollars, si 1 € = 1, 30 dollar US. Ce qui, en comparaison, ne représente que 5,2 % du budget fédéral américain.
Il existe donc des politiques budgétaires nationales encadrées par l’Europe
Pour pouvoir être inclus dans la zone euro, les pays doivent normalement respecter le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC)
– déficit public* de l’État et de la Sécurité Sociale < 3% du PIB
– dette publique des administrations publiques et de la Sécurité Sociale < 60% du PIB
* le déficit public défini par l’UE prend en compte le besoin de financement de toutes les administrations publiques, autrement dit, administrations centrales et locales et Sécurité Sociale
Le saviez-vous?
L’origine de la règle du déficit public
Il faut remonter à François Mitterrand en 1981 pour comprendre l’origine de la règle. Après la prise de pouvoir en France par la parti socialiste, la France va connaître à cette époque un déficit public important. Pour ne pas dépendre d’une façon outrancière des marchés financiers, et donc du capitalisme mondial, François Mitterrand demande à Pierre Bilger, directeur du budget, de lui présenter une règle de finance publique servant de butoir, face aux velléités des ministres d’augmenter systématiquement les dépenses. Pierre Bilger en parle à Guy Abeille, haut fonctionnaire du ministère des finances qui constate que les projections du déficit pour 1982, rapportées au PIB donnent environ 3%. Onze années plus tard, lors du traité de Maastricht, on reprendra cette règle.
De plus le pacte comporte deux types de disposition :
– une surveillance multilatérale : les États de la zone euro présentent leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans un programme de stabilité actualisé chaque année. Un système d’alerte rapide permet au Conseil Ecofin, réunissant les ministres de l’ Économie et des Finances de l’Union, d’adresser une recommandation à un État en cas de dérapage budgétaire.
– des sanctions financières en cas de dépassement excessif
Avec le non respect des règles du PSC par la plupart des pays de l’Europe, un nouveau traité plus restrictif est en application depuis 2013. Il s’agit du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) ou Pacte budgétaire européen. Les pays qui ont ratifié ce traité doivent alors respecter la règle d’un déficit (budgétaire) structurel* inférieur à 0,5% du PIB et ils pourront alors bénéficier du Mécanisme Européen de Stabilité qui peut, sous certaines conditions, prêter de l’argent à un pays en difficulté temporaire et aussi racheter éventuellement de la dette.
*le déficit structurel prend en compte le déficit public mais en corrigeant avec les dépenses nécessaires pour des mesures conjoncturelles.
Nous venons de voir que la politique budgétaire dans l’Union européenne est essentiellement le fait des nations sous le contrôle des règles européennes. A l’inverse, la politique monétaire, depuis 1992 est exclusivement le fait de l’Europe.
IV. La monnaie unique permet des avantages sous contraintes
La politique monétaire c’est la gestion de l’offre monétaire par la Banque Centrale. Cela assure, par le biais notamment du taux d’intérêt, la stabilité des prix mais aussi des taux de change.
A. Les bénéfices attendus de l’euro

Pour comprendre ce paragraphe, il faut se souvenir des connaissances sur la politique monétaire et le rôle du taux d’intérêt. Il faut également connaitre le Système Monétaire International et la fixation des taux de change. Éventuellement il est peut-être nécessaire de reprendre les
mécanismes vus en première.
La monnaie unique est le symbole d’une zone développée, stable et, à ce titre, elle est plus attractive auprès des marchés financiers. Ainsi l’euro est avec le dollar et le yen, une des trois devises internationales. La confiance des marchés financiers concernant l’euro permet d’avoir une monnaie avec des taux de change relativement stables et aussi des emprunts internationaux à des coûts avantageux. D’autre part la BCE n’est pas obligée de remonter les taux d’intérêt pour attirer les capitaux internationaux et cela permet ainsi aux banques de second rang de proposer des crédits à des taux d’intérêt attractifs. Cela a permis un formidable développement des investissements et de la consommation. Face au crise répétitive, crise des subprimes puis crise liée au Covid, la BCE utilise de nouveaux outils. En effet, la politique conventionnelle vise à se servir du taux d’intérêt comme instrument de relance. Un taux d’intérêt directeur plus bas permet aux banques de second rang de proposer des crédits à des taux attractifs qui profitent aux ménages et aux entreprises. Néanmoins, les taux d’intérêt sont aujourd’hui au plus bas. Nous sommes dans une zone que l’on peut qualifier de trappe à la liquidité. La Banque Centrale de Francfort, utilise alors massivement des politiques non conventionnelles. c’est à dire des politiques monétaires qui assouplissent les règles en vigueur pour faire face à une situation économique inédite. Par exemple, la quantitative easing vise à acheter massivement des titres financiers émis par les banques de second rang pour assurer la liquidité des marchés. Cela agit alors positivement sur la croissance économique.
Quelles sont les autres avantages de la monnaie unique ?
Une monnaie unique cela signifie la disparition des coûts des opérations de change mais aussi l’assurance nécessaire contre le risque de change qui existait autrefois lorsque par exemple une entreprises française exportait vers l’Angleterre en étant payée 6 mois après en livre sterling. A quel taux ? L’ensemble du profit escompté pouvait alors s’évaporer. Une monnaie unique cela facilite les comparaisons, il y a plus de transparence de l’information et cela favorise la concurrence. En tout cas les producteurs comme les consommateurs bénéficieraient des meilleurs prix ou de l’optimum qualité-prix.
Mais surtout nous avons mis en place l’euro, car l’intégration des pays européens ne permettaient plus de garder des monnaies souveraines. Nous avons été obligé de nous mettre en adéquation avec le triangle d’incompatibilité de Mundell. Ci-dessous tu vas comprendre…
B Les contraintes de la monnaie unique
Une monnaie unique nécessite une certaine homogénéité dans les économies des pays membres. En effet une Zone Monétaire Optimale définie par l’économiste d’origine canadienne Mundell dans les années 60 ne peut être plausible qu’à condition que les économies ne connaissent pas de chocs asymétriques. Ainsi un pays marqué par un lourd chômage handicapant devrait mettre en place une politique de relance keynésienne avec un taux d’intérêt bas, alors que dans le même temps d’autres pays plus performants pourraient chercher à limiter l’inflation, en gardant un taux d’intérêt relativement élevé. Or au sein de l’Union européenne il y a actuellement des pays lourdement endettés et en récession quand d’autres connaissent une croissance satisfaisante. Le résultat est là ; la critique est de plus en plus vive vis-à-vis d’une politique monétaire unique qui ne permet pas de répondre aux problèmes constatés par certains pays. L’hypothèse de la monnaie unique était que l’Europe allait avancer de concert, mais lorsque cela n’est pas le cas, le principe même d’une politique monétaire commune unique est remis en cause.
Cette analyse des politiques économiques au niveau européen te permettent maintenant de mieux comprendre l’intérêt rechercher par un grand marché unique de 450 millions d’habitants et une monnaie unique. Tu es aussi à même de mieux comprendre les critiques objectives que portent certains sur la politique économique européenne. Ce grand navire européen est en mouvement permanent et face aux crises répétitives depuis 2008 a su évoluer et saura encore modifier sa trajectoire.
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MAJ août 2021 @ Philippe Herry