Correction du sujet de SES sur les déterminants du vote. Plus précisément il s’agit du sujet de Raisonnement s’appuyant sur Dossier Documentaire de première. Je te propose ci-dessous un plan classique qui correspond à un temps très limité d’environ une heure. Si tu veux te rappeler les attendus d’un Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire, c’est ICI.
Le sujet
A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous expliquerez que le choix de vote peut avoir plusieurs déterminants
Document 1 : Répartition des suffrages exprimés au second tour de l’élection présidentielle française de 2017 (en )
Vote pour Emmanuel
Macron (en %) |
Vote pour Marine
Le Pen (en %) |
Total |
|
Ensemble |
65,5 |
34,5 |
100 |
Profession
Cadre Profession intermédiaire Employé Ouvrier Retraité |
82 67 54 44 74 |
18 33 46 56 26 |
100 100 100 100 100 |
Statut
Salarié Dont … salarié du privé Dont … salarié du public Indépendant Au chômage |
62 63 61 57 53 |
38 37 39 43 47 |
100 100 100 100 100 |
Champ : Enquête réalisée auprès de 4838 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus. Source: IPSOS, 2017.
Document 2 :
En France en particulier, un pourcentage croissant des lecteurs a le sentiment que les notions de droite et de gauche, qui jouent ici le même rôle structurant que l’identification au démocrate ou républicains aux États-Unis, sont « dépassées ». La volatilité accrue de l’électorat depuis 1981 et la montée des parties hors système comme les Verts ou le Front national semblent confirmer ce brouillage des repères traditionnels. Comme aux États-Unis, elles conduisent à remettre en cause les modèles déterministes et à saluer la naissance de l’électeur « rationnel », alors que, précédemment […]. Lors des élections législatives de 1988, Alain Lancelot et Philippe Habert en tracent le portrait suivant : « […]Le nouvel électeur affirme une autonomie croissante dans la prise de décision électorale et module ses choix à partir d’une adaptation stratégique aux variations de l’offre électorale et aux enjeux du scrutin ».
Source : Nonna Meyer, Daniel Boy, » Les variables lourdes en sociologie électorale », Enquête, 1997.
Introduction et plan proposé
Le vote est essentiel en démocratie. En effet cette procédure formelle permet de présenter un choix collectif par le décompte de choix individuels. Tous les acteurs politiques se sont donc penchés sur la question de savoir ce qui détermine ce choix. On distingue en sociologie politique plusieurs déterminants du choix électoral, Nous distinguerons les éléments collectifs qui expliquent la part du vote, à savoir tout d’abord l’identité politique puis dans un deuxième temps les variables sociales. Enfin, dans une troisième partie, nous allons nous centrer sur les choix plus individuel de l’électeur rationnel.
I. Une identité politique qui détermine notre camp politique
-> l’intériorisation d’une identité politique conditionne en partie le vote à gauche ou à droite. Aux États-Unis cela structure le vote démocrates ou républicains.
-> notre identité politique est largement dépendante de notre socialisation politique liée à notre environnement familial dans notre enfance.
II. Des variables sociales qui déterminent un choix qui peut alors être considéré comme collectif
-> les variables sociales qui orientent le vote sont : la CSP, le revenu et patrimoine, l’âge, le sexe, mais aussi la religion, le lieu de résidence.
-> Illustrons le choix du vote lié à la CSP . Le document 1 du sujet nous permet de repérer que les cadres ont principalement voté Macron au deuxième tour des élections de 2017 alors que les ouvriers ont voté Le Pen.
III. L’électeur peut se comporter comme un électeur rationnel qui fait des choix individuels
-> l’électeur rationnel va comparer l’offre du marché politique avec ses intérêts personnels ou encore ses aspirations politiques.
-> ‘cette autonomie croissance dans la prise de décision électorale’ comme le précise le document 2, explique des volatilités électorales plus marquées qu’autrefois.
Copie d’élève pour la correction du sujet SES sur le contrôle social
Ci-dessous une copie d’élève avec les remarques du correcteur. On peut considérer qu’il s’agit d’une bonne copie au vu du temps limité imparti en première. Plus précisément, la structure permet de répondre à la question. L’élève a utilisé les documents pour répondre à la question et montre des connaissances liées au sujet. Il aurait fallu préciser plus spécifiquement les variables lourdes qui permettent de déterminer le vote et approfondir la troisième partie sur l’électeur rationnel.
Le vote est un fondement de la démocratie, qui respecte plusieurs règles, comme le mode de scutins qui permet de déterminer les partis politiques. Phrase un peu longue. Coupez De fait les individus ne votent jamais pour les mêmes raisons et votent donc pour des partis différents. Nous expliquerons que le choix du vote peut avoir plusieurs déterminants. Dans une première partie, nous évoquerons les déterminants sociaux et dans une deuxième partie les déterminants liés au contexte politique Précisez directement qu’il s’agit du choix d’un électeur rationnel.
Un premier déterminant du choix du vote est lié aux variables sociales. En effet le statut social de l’individu détermine en partie le choix du vote. Ainsi dans le document 1, une enquête réalisée par Ipsos en 2017 nous permet de connaître la répartition des votes au second tout des élections de 2017. Sur 100 cadres, 82 ont voté Macron et 18 Marine Le Pen. Inversement sur 100 ouvriers, 44 ont voté Emmanuel Macron et 56 Marine Le Pen. On observe ainsi le poids du statut social dans le choix du vote. Entendu, mais employé le terme de CSP et montrez que d’autres variables lourdes peuvent expliquer le choix : l’âge, le sexe, … Un deuxième facteur social détermine le choix collectif du vote : l’identité partisane.
L’identité partisane ou politique détermine le choix du vote, car c’est un phénomène par lequel un individu s’identifie et soutient un parti ou un camp politique. Généralement la famille est le responsable principal de cette identification partisane. De fait, si toute la famille d’un individu est de droite, l’individu aura tendance à s’identifier â cette couleur politique. Ainsi, les partis politiques et camps politiques permettent aux individus de se rattacher â un groupe social. Donc l’identification partisane qui passe par la famille détermine aussi le choix du vote. Cependant,il existe aussi un contexte politique qui détermine le choix du vote.
Le choix du vote peut aussi être déterminé par le contexte politique. En effet, comme le dit Nonna Mayer, dans Enquête de 1997, les nouveaux électeurs, votent selon » l’enjeu du scrutin ». De fait un individu ne ressentira pas la même responsabilité de voter dans une élection présidentielle que dans une élections européenne, car la présidentielle touche l’individu plus personnellement. Le texte du document 2, cite un autre facteur déterminant du choix du vote : la volatilité (ce n’est pas un facteur mais une conséquence du choix plus rationnel). En effet, la volatilité c’est à dire le changement de comportement électoral d’une élection à une autre entre partie et camp politique, explique le choix du vote et permet de « remettre en cause les modèles déterministes ». Cet à dire que les électeurs votent et réalisent des stratégies selon l’offre électoral. Entendu mais vous devez insister sur l’idée qu’il s’agit d’un choix rationnel qui montre alors que l’acte de voter est plus individuel que collectif.
En conclusion, il existe plusieurs déterminants du vote. Le statut social lié à la hiérarchie professionnelle, ainsi que l’identification partisane. Mais il y a également des déterminants qui sont liés au contexte politique selon l’enjeu électoral et la volatilité électorale. Mal dit car la volatilité électorale est une conséquence de l’acte de vote plus individuel.
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MAJ mars 2024 @ Philippe Herry