Correction du sujet SES évolution structure socioprofessionnelle. Il s’agit de l’épreuve composée du bac 2021 en SES. L’élève ne dispose que de 2 heures, voire 2 heures 30, sur les 4 heures de l’épreuve, pour répondre. Il n’est donc pas question de présenter un plan approfondi infaisable dans le temps imparti.
Ci-dessous, on rappelle le sujet, puis on propose un plan avec introduction et conclusion. Pour terminer l’article, une copie d’élève avec les remarques du correcteur.
Le sujet de l’épreuve composée
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
Cette partie comporte trois documents.
Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que la structure socioprofessionnelle a évolué en France depuis la seconde moitié du XXe siècle.
DOCUMENT 1 Part dans l’emploi selon la catégorie socioprofessionnelle, par sexe, en moyenne annuelle
1982 |
2019 |
|||||
Homme |
Femme |
Ensemble |
Homme |
Femme |
Ensemble |
|
Agriculteurs exploitants |
7,3 |
6,7 |
7,1 |
2,1 |
0,8 |
1,5 |
Artisans, commerçants, chefs d’entreprise |
9,1 |
7,2 |
8,3 |
9,3 |
3,9 |
6,7 |
Cadres et professions intellectuelles supérieures |
10,3 |
4 |
7,8 |
21,6 |
16,8 |
19,3 |
Professions intermédiaires |
19,2 |
19,8 |
19,5 |
23,1 |
28,3 |
25,6 |
Employés qualifiés |
6,9 |
27,4 |
15,2 |
6,9 |
21,4 |
13,9 |
Employés non qualifiés |
3,8 |
19,4 |
10,1 |
6 |
20,3 |
12,9 |
Ouvriers qualifiés |
24,5 |
3,8 |
16,1 |
21,7 |
3,5 |
12,9 |
Ouvriers non qualifiés |
16,1 |
11,3 |
14,2 |
8,8 |
4,5 |
7 |
Autres |
2,8 |
0,3 |
1,8 |
0,4 |
0,5 |
0,2 |
Ensemble (sur 100) |
|
|||||
Effectifs (en milliers) |
13 600 |
9 243 |
22 842 |
13 992 |
13 184 |
27 176 |
Note : données de 1982 à 2019, corrigées pour les ruptures de série.
Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes de 15 ans et plus.
Source : d’après INSEE Résultats, juin 2020.
Document 2 Emploi salarié par secteur d’activité de 1989 à 2019
Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus.
Source : « Emploi, chômage, revenus du travail », INSEE Références, juillet 2020.
DOCUMENT 3
Quels que soient les chiffres, les taux, les indicateurs que l’on utilise, les faits sont là : depuis le début des années 1960, la montée de l’activité féminine est l’élément moteur de la croissance de la population active. Dans la période récente, ce sont les femmes qui ont assuré l’essentiel de l’augmentation des forces de travail. […]
Les faits étant établis, comment peut-on expliquer ce mouvement […] ?
Il serait bien commode, ici, de pouvoir parler d’un « changement de mentalités », de l’émergence de nouveaux courants socioculturels : les femmes en veulent plus, comme on dit, elles s’accrochent à leur travail, elles affirment leur désir d’indépendance économique, etc. Tout cela est juste, mais n’explique rien. […] On pourrait, bien sûr, renvoyer à des mutations socioculturelles d’un autre ordre : c’est la même génération de femmes qui a inauguré, à la fin des années 1960, la liberté de la contraception et de l’avortement, l’apparition d’un mouvement féministe radical, l’émergence de nouveaux modèles familiaux et la poussée de l’activité féminine. La coïncidence est trop belle pour n’être pas mentionnée. Mais au fond, qu’est-ce qui explique quoi ? Est-ce la maîtrise de la conception qui pousse au développement du travail féminin ou l’inverse ? Est-ce le renouveau du féminisme qui est à l’origine de la volonté d’autonomie économique des femmes, ou l’inverse ?
La prudence, ici, s’impose.
Ne parlons pas d’explication, mais de corrélation. Ces phénomènes forment un tout. Ils sont le signe des temps, ils sont concomitants, mais c’est tout ce que l’on peut dire. À défaut de pouvoir expliquer, on peut tenter de caractériser cette mutation sociale, d’en identifier les acteurs. Qui sont les femmes qui, depuis le début des années 1960, ont afflué sur le marché du travail ? Ce sont pour l’essentiel des mères de famille, des salariées du tertiaire, des femmes instruites et qualifiées.
Depuis la fin des années 1950, deux tendances ont caractérisé l’évolution de la structure des emplois : la tertiarisation et la salarisation du marché du travail. Au cœur de ces mutations, les femmes n’ont pas accompagné le mouvement, elles ont très fortement contribué à le produire. Et inversement : c’est parce que l’emploi devenait de plus en plus tertiaire et salarié que les femmes y ont accédé nombreuses.
Source : Margaret MARUANI, Travail et emploi des femmes, La Découverte, 2017.
Plan possible avec introduction et conclusion
En 1982, on comptait 9 243 000 actives occupées, dont 4 % de cadres. En 2019, elles étaient 13 184 000 avec 16,8 % de cadres. Ces quatre chiffres illustrent les changements qui ont modifié en profondeur la structure socioprofessionnelle de la Société française. Nous nous intéresserons donc à l’évolution des classements des différents groupes en référence à l’activité professionnelle. Quelles sont les évolutions majeures de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXe siècle ? Nous allons traiter cette question en nous intéressant à quatre changements fondamentaux : la tertiarisation de l’emploi et donc la salarisation et la qualification, et enfin la féminisation.
I. Une tertiarisation de l’emploi
La tertiarisation, c’est l’augmentation des emplois du secteur tertiaire dans l’ensemble des emplois.
A. Le constat de la tertiarisation avec notamment les chiffres du document 1.
Les emplois massifs qui se déversent dans les nouveaux métiers liés à la banque, l’assurance, les transports, l’éducation, la santé, le tourisme, les médias et les loisirs s’illustrent avec les chiffres du Document 1. À contrario, le poids des emplois dans le secteur primaire et secondaire est en déclin. (Chiffre du document 1)
B. La productivité importante dans les autres secteurs déversait les emplois dans le secteur tertiaire.
La mécanisation, puis la robotisation et l’ensemble des progrès techniques ont impulsé une forte augmentation de la productivité. De nombreux emplois dans le secteur agricole et industriel ont été substitués par du facteur capital. Par contre, de nouveaux emplois ont été créés dans le secteur tertiaire.
Transition : la tertiarisation des emplois est à l’origine de la salarisation des emplois.
II. Une salarisation des emplois
La salarisation caractérise l’augmentation de la part des salariés dans la population active.
A. Des constats sur l’augmentation avec les chiffres du document 2.
On reprend notamment les augmentations des emplois salariés dans le secteur tertiaire. Depuis 1989, la France a connu une création de plus de 4 millions d’emplois salariés dans le tertiaire marchand et 2 millions en plus dans le tertiaire non marchand, principalement dans l’éducation et la santé. À l’inverse, l’industrie a perdu plus d’un million d’emplois salariés.
B. Des indépendants moins visibles
Henri Mendras signalait la fin des paysans. À partir des années cinquante, les effectifs des exploitants agricoles, non salariés, chutent. De même, les petits artisans et commerçants sont concurrencés par les grandes surfaces qui se structurent et recrutent des salariés.
Transition : la salarisation s’accompagne de la qualification des emplois.
III. La qualification des emplois
La qualification fait référence aux qualités requises pour un emploi qui nécessite donc des savoir-faire et des compétences acquises pendant la formation ou avec l’expérience des travailleurs.
A. Un constat sur l’augmentation des besoins en emplois qualifiés
Reprendre les chiffres qui opposent les ouvriers qualifiés et non qualifiés, mais aussi l’évolution massive des effectifs des professions intermédiaires ou Cadres.
B. Le capital humain se renforce grâce à l’éducation.
La massification de l’éducation a permis d’accompagner la qualification exigée des postes de travail.
Transition : ces changements des caractéristiques de l’emploi ont accompagné la féminisation de l’emploi.
IV. La féminisation de l’emploi
La féminisation, cela signifie qu’une part de plus en plus importante des emplois est exercée par les femmes.
A. Le constat chiffré avec les chiffres du document 1.
Illustration avec les emplois féminins massifs de secrétaires sténodactylo, d’infirmières et d’institutrices dans les années 50, puis la féminisation des emplois de professeurs, médecins, avocats, entre autres.
B. ‘des femmes qui ont accompagné le mouvement et ont contribué à le produire’ Margaret Maruani
Reprendre les idées du document 3 sur les nouveaux modèles familiaux et les mutations socioculturelles.
Conclusion
En 2022, nous vivons une société profondément transformée par rapport aux années cinquante. Nous avons pu analyser les changements liés à la tertiarisation qui ont entrainé la salarisation et la qualification des emplois. La féminisation des emplois a accompagné et a contribué également aux changements constatés. Pour autant, le combat des femmes pour plus d’égalité dans le monde du travail se continue, car le plafond de verre perdure.
Une copie d’élève avec les commentaires en orange
Intro
Depuis 1950 soit la révolution industrielle ? ça commence mal ! la Révolution industrielle c’est au XIXe siècle , la France a connu une tertiarisation et une salarisation, c’est à dire une augmentation des travailleurs dans le secteur tertiaire et une augmentation des salariés. dissociez bien les deux phénomènes Ajouté à cela, la féminisation de l’emploi devient de plus en plus importante au sein de la structure socioprofessionnelle provoquant des répercussions bénéfiques à la société . Ainsi, on se demandera pourquoi comment est plus adéquat la structure socioprofessionnelle a évolué depuis la moitié du XXe siècle ? Dans un premier temps nous parlerons de la salarisation et tertiarisation incité par la féminisation de l’emploi. Dans un deuxième temps, nous aborderons le thème de la qualification et enfin de l’inégale répartition entre les différents (deux c’est mieux non ?) sexes.
1e partie
2e partie
Le commentaire général du correcteur
MAJ décembre 2024 @ Philippe Herry