La notion de point de pourcentage. Après avoir compris la notion, je te propose trois exercices.
Signification
La comparaison entre deux pourcentages est souvent difficile à réaliser, car la taille des échantillons est différente. Par exemple, sur une population A de 3000 élèves, 2610 ont obtenu le bac, autrement dit 87 %. Sur une autre population B de 8000 élèves, 6800 ont obtenu le bac, ce qui correspond à 85 %. Peut-on comparer les deux pourcentages ?
Je peux me permettre de faire un taux de variation : (87 – 85) / 85 x 100 = 2,35 %, mais il faut être très prudent dans la réponse. En effet, dans la population A avec un meilleur pourcentage de réussite au bac il y a cependant moins de bacheliers, puisque la population est plus petite.
On pourrait alors dire : relativement au nombre d’élèves de la population A et B, on constate que la réussite au bac est plus élevée de 2,35% dans la population A par rapport à la population B.
Plus simplement, on s’autorise à comparer les deux pourcentages par une simple soustraction et on utilise alors la notion de point (sous-entendu point de pourcentage). On peut alors constater que la réussite au bac est supérieure de 2 points (de pourcentage) dans la population A par rapport à la population B.
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Exercices – niveau 1ere ou terminale – (corrigés à la fin)
Exercice 1 Vous présenterez le document puis montrerez comment le document permet d’expliquer l’évolution du PIB en 2010. (sujet France métropolitaine 2012)
Exercice 2 Questions adaptées du sujet Paris-Créteil-Versailles 2013
Quelle est la signification des nombres soulignés de la première colonne ?
Contribution à la croissance annuelle moyenne de la valeur ajoutée de l’économie marchande française
(en points de %)
1980-1990 |
1990-1995 |
1995-2000 |
|
Volume de la valeur ajoutée (1)
(croissance annuelle moyenne en %) |
2,42 |
0,50 |
2,20 |
Capital |
1,28 |
1,18 |
0,90 |
Travail |
– 0,6 |
– 0,83 |
0,17 |
Productivité globale des facteurs (PGF) |
1,74 |
0,15 |
1,13 |
(1) Correspond au PIB marchand.
Source : D’après G. Cette, J. Mairesse, Y. Kocoglu, « Croissance économique et diffusion des TIC : le cas de la France sur longue période (1980-2000) », Notes d’études et de recherche, Banque de France, 2001.
Exercice 3 Faire une phrase exprimant la signification des données. (adaptée du sujet d’oral Paris-Créteil-Versailles 2015)
Taux de croissance annuel moyen du PIB (en %) et contribution des facteurs de production à la croissance (en points de %)
1966-1970 |
1971-1980 |
1981-1990 |
1991-1995 |
1996-2008 |
|
Travail |
-0.7 |
-0.6 |
0.1 |
-0.7 |
0.9 |
Capital |
1.8 |
1.4 |
0.7 |
1 |
0.5 |
PGF* |
3.8 |
2.4 |
1.5 |
1.4 |
0.5 |
PIB |
5 |
3.2 |
2.4 |
1.7 |
1.9 |
*PGF = Productivité globale des facteurs
Champ : Union européenne à 15 Source : Eurostat, 2010
Le corrigé
Exercice 1
Un graphique en volume
Ce graphique de l’INSEE nous présente la courbe de l’évolution du PIB en volume, c’est-à-dire sans l’inflation, entre 2006 et 2010, et sur le même graphique, les diagrammes en bâton nous présentent chaque année les contributions à l’évolution du PIB en point de pourcentage, à savoir la consommation, l’investissement, le solde du commerce extérieur et la variation des stocks. Cela correspond à la formule PIB = C + I + (X-M) + Δ des stocks.
Le PIB, qui a augmenté en volume de 2,6 % en 2006 et 2,3 % en 2007, a connu après la crise de 2008 une chute brutale, pour revenir en 2010 à une croissance de 1,5 %. Le PIB est égal à la somme de tous les emplois. On peut ainsi repérer pour chaque année le facteur le plus déterminant dans l’évolution du PIB.
Une consommation finale déterminante
Nous repérons tout d’abord que le poids de la consommation finale est déterminant. Par exemple, il explique en 2010 plus de 1 point (de %) de croissance du PIB sur les 1,5 % de croissance constatée. Nous voyons que la consommation des ménages joue un rôle prépondérant, voire même de tampon, car chaque année son action contracyclique permet d’amortir la crise. À l’inverse, les entreprises sont d’autant plus incitées à investir que la croissance est bonne.
Par contre, il y a désinvestissement en période de marasme économique. Ainsi, en 2009, l’investissement en France est responsable de la perte de 2 points de PIB et, en 2010, l’investissement continue à peser négativement avec environ -0,2 point de PIB. Nous avons été déficitaires vis-à-vis de l’extérieur entre 2006 et 2009 et ce n’est qu’en 2010 que les emplois liés au commerce extérieur viennent enrichir le PIB. Ainsi, le solde du commerce extérieur explique en 2010 un timide 0,1 point de PIB. Concernant la variation des stocks, nous constatons que les entreprises ont déstocké en 2009, ce qui explique cette année plus de 1 point de perte de PIB, alors qu’en 2010, la variation des stocks explique environ 0,5 point (de %) du PIB.
Pour conclure
Nous avons ainsi repéré qu’en 2010, la consommation joue comme les autres années un rôle central pour renforcer le PIB, alors que les autres déterminants sont beaucoup plus variables. Ils recommencent à contribuer à l’évolution du PIB en 2010 après avoir accéléré la crise en 2009.
Exercice 2
D’après les économistes G. Cette, J. Mairesse, Y. Kocoglu, en France, chaque année en moyenne entre 1980 et 1990, le PIB marchand en volume, c’est-à-dire sans l’inflation, a augmenté de 2,42 %.
Cette croissance du PIB est liée à trois facteurs ; le facteur capital, le facteur travail et la productivité globale des facteurs (PGF). Ainsi, on constate que le facteur capital explique 1,28 points (de pourcentage) de croissance du PIB marchand. Par contre, le volume de travail diminue alors même que le PIB augmente. Le facteur travail réduit chaque année de 0,6 point de pourcentage la croissance du PIB marchand. Le facteur principal de la croissance est la productivité globale des facteurs, qui permet d’expliquer 1,74 point (de pourcentage) de croissance du PIB marchand.
Remarque
Pour bien comprendre ce tableau, il faut se rappeler que l’on peut concevoir que la croissance du PIB est liée à l’addition des 3 facteurs capital, travail et productivité (PGF).
Facteur capital + facteur travail + PGF = PIB marchand
Exemple entre 1980 et 1990 : 1,28 % – 0,6 % + 1,74 % = 2,42 % en moyenne chaque année.
Dit autrement, le facteur capital explique environ 53 % de la croissance du PIB (1,28 / 2,42 ≈ 1,53), le facteur travail réduit le volume de valeur ajoutée créé chaque année de – 0,2 %.
(-0,6 / 2,42 ≈ -0,22) alors que la PGF est le facteur déterminant de la croissance puisqu’il explique 72 % de la croissance du PIB marchand (1,74 / 2,42 ≈ 0,72).
Exercice 3
D’après Eurostat, le PIB (de la France) a augmenté chaque année en moyenne de 1,9 % entre 1996 et 2008. On retrouve les 3 facteurs explicatifs de la croissance. Le facteur travail explique 0,9 point de % de croissance du PIB, le facteur capital 0,5 % et la productivité globale des facteurs explique 0,5 %.
On retrouve croissance du PIB = croissance (travail + capital + PGF).
1,9 = 0,9 + 0,5 + 0,5
MAJ septembre 2024 @ Philippe Herry